Lomé:la prostitution en hausse

novembre 9, 2007

Un samedi soir dans un quartier chaud à LoméDans la capitale togolaise, ça boit, ça téléphone. C’est la mode depuis quelques temps. Les jeunes filles sont les plus exposées à la dépravation. Les bars et les cabines téléphoniques sont devenus des lieux très propices à la prostitution.

La précarité de la vie oblige la jeunesse togolaise à se reconvertir dans le secteur informel. Cependant, des difficultés naissent parce que, rares sont celles qui réussissent dans ce domaine à cause du manque de financement, de la démission de certains parents…Toutes ces difficultés contraignent certaines jeunes filles sans qualification à exercer dans les métiers dits « fragiles », notamment dans les bars et dans les cabines téléphoniques qui poussent comme des champignons à Lomé. Aujourd’hui, chaque rue a ses cabines et bars. Seulement, la réalité est tout autre. Ces petites filles issues majoritairement des familles pauvres vulnérables sont plutôt victimes de l’exploitation sexuelle et financière.

« La vie devient de plus en plus dure à Lomé. On ne peut pas rester là à ne rien faire même si ce qu’on gagne ne couvre pas les frais de déplacement par mois », confie Amélé, serveuse de bar. Comme Amélé, elles sont de milliers de jeunes filles sans qualification à travailler dans les bars et autres cabines téléphoniques.

 

En effet, ces petites sœurs, non seulement, travaillant dans de mauvaises conditions dues à la longue durée de leur métier dépassant parfois douze heures (contraire à celle prévue par le code du travail), mais également elles sont victimes du comportement déplacé de certains clients sans scrupules qui leur font des attouchements parfois sexuels, stimulés par des pourboires leur servant d’appât. Il faut reconnaître que dans ces milieux, l’obsession d’une vie de débauche est criarde parce que, ces filles ayant des besoins que leur « salaire » ne peut couvrir, sont obligées de vendre leur corps pour survivre. « A la fin du mois, tu gagnes au maximum 14 000 f cfa (soit 21,35 €). Ca ne suffit pas. On est parfois obligé de céder aux avances de certains clients généreux. Une manière d’arrondir les fins de mois », a dit à Spheremetisse.com une gérante de cabine qui a requit l’anonymat.

C’est dans cette ambiance incertaine que se retrouve cette jeunesse togolaise orpheline qui continue de tirer le diable par les poils de la queue. Et il n’est pas surprenant d’entendre parler des jeunes filles victimes du proxénétisme exerçant dans ce commerce infâme qu’est la prostitution. Les métiers précaires comme serveuses dans les bars, cabinistes constituent les milieux ambiants d’exercice du plus vieux métier du monde.

Sensibiliser la population et particulièrement la jeunesse féminine contre la propagation du VIH-SIDA, serait une très bonne chose quand on sait que le c’est un milieu à haut risque si on ne s’y prend pas au sérieux.

 


Le festival des Divinités Noires

novembre 3, 2007

Festival des Divinités Noires à Aneho (TOGO)img_8814.jpgimg_8839.jpgimg_8845.jpgimg_8851.jpgimg_8875.jpgimg_8882.jpgimg_8798.jpgimg_8818.jpgimg_8807.jpgimg_8842.jpg


Les « taxis sisters », la nouvelle attraction des Dakarois

novembre 3, 2007

 

jc-2.jpgUne dizaine de femmes au volant de taxis circulent depuis quelques semaines dans les rues de Dakar. On les appelle « taxis sisters ». C’est un projet initié par le gouvernement sénégalais pour lutter contre le sous emploi.

« J’ai toujours aimé conduire un taxi, j’en rêvais enfant, mais je n’osais pas tellement le dire, car c’est un métier que l’on dit réservé aux hommes », a avoué à spheremetisse, Mama Sakho, une des bénéficiaires du projet.

Esthéticienne de métier, Mama fait partie des dix premières jeunes filles sénégalaises sélectionnées pour être au volant des premiers « taxis sisters ».

« Au fond, chauffeur de taxi, c’est un travail comme les autres, ce n’est pas un métier pour homme, c’est une question de mentalité », ajoute- t- elle, affirmant « que les gens doivent plutôt positiver, changer de mentalité et se dire qu’il est bien d’avoir des femmes chauffeurs de taxi. Les femmes vont apporter leur touche dans ce métier et cela va changer le décor de Dakar ».

Célibataire, sans enfants, Mama Sakho démarre comme tous les taxis sisters à 7h (GMT) du matin pour s’arrêter à 20h (GMT). En bon musulman, elle prend soin d’effectuer la prière matinale. Le petit déjeuner s’en suit, et la voilà au volant.

Très sollicitées depuis son lancement, les taxis sisters ne passent pas inaperçus. Ces dames sont l’attraction de tout Dakar. Les plus nantis les préfèrent, car le tarif n’est pas à la bouse de tout le monde. Il est de 2000 f CFA (3,05 euros) et plus, selon la distance parcourue.

Et d’habitude, ce sont les hommes qui s’en raffolent. « La plupart de nos clients sont des hommes. C’est normal puisque tous les hommes aiment la compagnie des femmes. D’autres sont mêmes abonnés chez nous. Nous serons critiquées, mais il nous appartient de prouver que nous ne faisons pas un métier uniquement réservé aux hommes, nous devons donc réussir. Nous devrions être sérieuses, même si c’est un métier de contact », a-t-elle précisé.

En ce qui concerne d’éventuels risques dont elle pourrait encourir dans l’exercice de son nouveau métier, le nouveau « taxi sister » est plutôt sereine.

« Tout est possible mais qu’il ne faut pas trop insister sur les risques d’agressions, parce que je pourrais en dire autant pour les femmes qui travaillent dans d’autres domaines », a dit Mama; et d’ajouter : « La plupart d’entre elles sont des pratiquantes des arts martiaux ; donc pas de soucis pour notre sécurité ».

Interrogée sur les chances de réussite du projet « taxis sisters », la jeune dame affiche son optimisme.

« On nous demande un versement de six mille francs CFA par jour, ça fait 180 000 francs le mois, 2 160 000 FCFA l’année. C’est un objectif à atteindre et après cinq ans, le véhicule est à nous. C’est possible », confie-t-elle.

Loin d’être les concurrents des chauffeurs de taxis, la nouvelle « taxi sisters » invite les « taximen » à plus de compréhension à leur égard. Pour commencer, les taxis sisters officient à partir des parkings d’hôtels.

Expérimenté pour la première fois au Sénégal, ce projet concerne dix femmes sélectionnées sur un total de cinquante jeunes filles, à la suite « d’âpres auditions et séances de travail », selon la responsable du projet, Mme Aissatou Seye.

 

 


Le GPRS: la peur bleue de la presse ecrite

novembre 3, 2007

L’arrivée du GPRS fait entrevoir un lendemain sombre pour la presse écrite. 

Les opérateurs de téléphonie mobile sont décidés à grignoter le marché traditionnel des medias. Apres avoir démobilisé les revendeurs de journaux par leurs juteuses cartes de recharge, c’est dans le petit plat de la presse qu’ils viennent manger désormais.

Ainsi, depuis un certain temps, les abonnées du fameux « cel » n’ont plus besoin de s’acheter un journal ou d’écouter la radio pour connaître les pharmacies de gardes, consulter l’horoscope, le programme de ciné etc. Un opérateur a même poussé la barre de la concurrence plus haut jusqu’à proposer des dépêches à ses clients. Quand tu demandes aux abonnés de cette option ce que c’est, ils te répondent que « c’est le wap ».
 

Il est évident qu’en perdant des revendeurs qui préfèrent – légitimement – des cartes de rechargent aux journaux, le marché déjà mal en point de la presse écrite perd des bras valides- au propre comme au figuré. Il n’est un secret pour personne qu’une carte téléphonique se vend mieux et rapporte plus d’argent au revendeur que les larges feuilles de choux qui lui encombrent les bras, plus souvent, pour des broutilles. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le nombre de ces revendeurs de cartes a quadruplé un peu partout sur le territoire. Alors que les quelques revendeurs de journaux – qui résistent encore à la tentation du grattez-grattez -disparaissent avant même la fin de la matinée puisque certains songent déjà à leur reconversion.

Finie la belle époque où il suffisait de déposer son canard aux feux tricolores et dans quelques  boutiques pour être sûr de trouver des preneurs. Face à la percée des produits de la téléphonie mobile, la vente des journaux aux feux tricolores a atteint visiblement ses limites. La prospection des kiosques à journaux aurait pu être une alternative au rétrécissement des points de vente. Encore faut-t-il que les clients visitent les kiosques…sur « zèm ». Or à Lomé, nous sommes tellement pressés pour se laisser aguicher par des titres de journaux.

C’est déjà pas mal que les abonnés découvrent la Une des journaux sur leur portable. Encore faut-il maintenant des titres suffisamment bandants pour transformer le cercle vicieux en cercle vertueux. Mais, attention aux pièges du sensationnel!


TOGO: Du racket en stock

novembre 3, 2007

Il ne se passe un seul jour sur nos routes sans que le racket ne soit observé. Et le plus souvent au vu et au su de tous, sans la moindre gêne de la part de l’agent commis à faire respecter les règles. Malgré le « plan routier » mis en place par les autorités togolaises, la corruption ne cesse de gagner du terrain. Reportage.

 

Nous sommes à la gare routière d’Agbalépédogan à ouest de Lomé, il est midi. Dans un minibus de 9 places, nous sommes 14 personnes à bord, en direction de la ville de Kara au Nord du pays. Chemin faisant, deux autres passagers viennent s’ajouter avec chacun un enfant de 7 à 10 ans qu’ils prennent sur leurs genoux. Nous nous retrouvons chacun assis sur une fesse, les pieds immobilisés. Les quelques « Ooh ! Chauffeur, nous allons mourir » de 2 ou 3 passagers ne dissuade pas le chauffeur. Cette leçon de morale n’est qu’éphémère et vite oubliée par les uns et les autres. Après la ronde des racoleurs, démarcheurs zélés, qui s’occupent à vous pousser dans un « bon taxi », et se faire remettre 50 ou 100 F par le chauffeur pour service rendu, notre taxi fait un premier arrêt. Au départ de la station, le syndicat soutire 200 francs prévus pour le chargement. Il paie ensuite payer le ticket de stationnement qui est de 200 francs par jour, puis 200 francs de la mairie. Au passage, il doit offrir un « petit cadeau » (500 francs au moins) aux agents de sécurité chargés de contrôler les tickets de stationnement. Notre bus n’a pas ses pièces à jour. Et le chauffeur Mensavi n’a fait que régler ce « petit problème » par  » des pièces » durant tout notre parcours.

Sur près de 420 Km de trajet entre Lomé et Kara, le minibus s’est arrêté six (6) fois à des postes de contrôle de policiers, de gendarmes, et douaniers.

D’abord à Adétikopé, (à l’entrée de Tsévié), les douaniers, postés ici et là comme par hasard, lui soutire 1 000 F. À Notsé, les policiers lui réclament 2000 F; mais il se débat et leur remet un billet froissé de 1 000 F. Entre Anié et Nyamassila, quatre gendarmes nous firent signe de s’arrêter. Il demande à voir les pièces du véhicule. Une fois encore, les billets de banque ont parlé. Le chauffeur a versé 2000 F non négociable. Une situation qu’il na pas du tout digéré. À Pagala et Sokodé (à l’entrée) et enfin à Bafilo, le chauffeur s’est garé à distance de l’homme en uniforme, est sorti de la voiture avec ses livres de bord en main après y avoir pris soin de glisser soigneusement une pièce de 500F entre les doigts, ou parfois un billet de 1000F. Il est toujours revenu et à redémarré après deux à trois minutes environ. Les deux fois où l’opération lui a pris plus de cinq minutes, ce fut à Sokodé et à Bafilo quand il glissa entre ses doigts une pièce de 100F empruntées à un passager. Tout le monde a vite compris qu’il a dû palabrer longtemps avant de se faire accepter « les miettes ».

Quelques kilomètres apes, et nous voilà à l’entrée de la ville de Kara. Là, c’est les militaires qui nous ont accueillis. Avec un air beaucoup plus sérieux, ils ont juste jeté quelques coup d’œil dans nos bagages, puis nous ont fait signe de la main de passer.

A la fin du voyage vers 18h après près de 6h de route, notre chauffeur fait le bilan de la journée. Il me confie avoir distribué gracieusement près de 8500F aux agents routiers, mais il ne s’était pas endetté. Ce qu’il a sans doute récupéré sur les frais de surcharge, même s’il ne le précise pas.

Des difficultés malgré le « plan routier »

Le plan routier est un plan mis en place par les autorités togolaise pour permettre une libre circulation des personnes et des biens sur tout le territoire. Il consiste à réduire les postes de contrôle douaniers et policiers sur les différents axes routiers.

« En principe, l’axe routier qui devait faciliter les échanges économiques entre le différentes régions est devenu totalement inopérant en raison des attentes insupportables aux postes de contrôle policiers tatillons », s’indigne une commerçante qui voit des mangues pourrir sous l’effet de la chaleur due aux multiples arrêts.
« Il ne suffit pas de mettre sur pied un plan routier; le plus important est de s’assurer que les différents départements en charge des contrôles frontaliers (douanes, police, etc…) fassent preuve d’efficacité », a noté Mme Anca Dumitrescu de la Banque mondiale, se prononçant sur les comportements peu courtois des agents routiers.

Une parade : se garantir l’appui d’un militaire, mais…

Pour se faire moins raquetter par les hommes en uniforme, certains chauffeurs acceptent souvent de réserver le siège coté non chauffeur à un militaire ou à un autre corps habillé. « Ils nous assurent la couverture auprès de leurs collègues sur la route. C’est eux notre visa. Nous prenons soins d’eux de telle sorte qu’ils ne paient rien, ou juste le minimum pour le voyage », confie Amados, un chauffeur. Certaine fois, les conducteurs de taxi abusent de la « générosité » des agents routiers. « Il nous arrive souvent d’abuser de nos petits gestes et cadeaux à l’endroit des agents routier », reconnaît Kovi, conducteur de taxi à Lomé. Ils sont pour la plupart saignés à blanc par les maîtres les agents de sécurité chargés du contrôle routier.

Parfois, la compassion et la commisération n’ont guère de place. Les chauffeurs sont livrés à la vindicte. Sur les différentes routes du Togo, il y a les agents de sécurité qui ne badinent pas. Leur « prix » n’est pas révisable. S’ils te disent 2000 (CFA), vaut mieux les leurs donner tout de suite et éviter tout marchandage (voué d’avance à l’échec). De même, il y a aussi des agents de sécurité « raquetteurs ». Il suffit aux conducteurs de leur assurer l’habituel « café », (entendez, 100 ou 200 francs) et vous pouvez circulez librement.

Syndicat d’argent ou syndicat politique

« Les chauffeurs eux-mêmes ne se comprennent pas entre eux. Ils ont plusieurs syndicats. Malgré tout, c’est les mêmes problèmes. Ils n’arrivent pas à se comprendre », a lancé un policier qui a requit l’anonymat. Une situation que le Secrétaire Général du SYLICONTO (Syndicat Libre des Conducteurs du Togo) ne dément pas.

« Nous avons trois groupes de syndicats ici au Togo. L’un est apolitique, l’autre est un syndicat d’argent, et le troisième est politique. Ces deux derniers sont crées exprès pour nous torpiller, et nous diviser », confie-t-il. Plus loin, il ajoute : « Si jusqu’à ce jour l’Etat ne s’est jamais prononcé sur ce problème, c’est que ça lui profite », a-t-il ajouté.

Que faire ?

Le racket des forces de l’ordre a toujours fait corps avec la prolifération des barrages routiers. “ La seule prolifération des contrôles routiers cause beaucoup de désagrément à notre économie ” a souligné le Président de l’Observatoire Togolais de la Bonne Gouvernance, Me Martial Akakpo. « Le phénomène est très complexe. De nos jours, il est difficile d’avancer des chiffres en ce qui concerne la rançon des agents de contrôle routier », a-t-il déclaré. Tout compte fait, on estime le racket des agents de l’ordre sur nos routes qui génère en moyenne la somme totale de 15 milliards de nos francs (selon une enquête réalisée en Avril 2004 sur l’axe nord-sud aux postes de contrôles réels et fictifs).

« Malgré cette incessante collecte de fonds, ajoutée au système des péages instaurés il y a à peine un an sur les différents axes routiers togolais, le phénomène est resté changé. Les fonds collectés n’ont jamais servi à améliorer le réseau routier qui devient de plus en plus meurtrier », déplore un passager.

En 2006 par exemple, les accidents de la circulation ont fait plus près d’un millier de victimes au Togo, selon un constat des autorités togolaises. « Ceci témoigne de l’état comateux du réseau routier où il est courant voir des flaques d’eau en pleine chaussée », constate Edoh Koffi, ingenieur en génie civil.

« Où est passée la Commission Anti-corruption et de lutte contre le sabotage économique instituée par l’Etat Togolais ? », s’interroge un conducteur visiblement affecté.

La politique de l’assainissement de l’économie menée par les autorités gagnerait à mettre fin au racket en faisant preuve de volonté politique. Après les séminaires et autres campagnes de sensibilisation sur le racket, il est temps de passer à la phase des sanctions des agents véreux. Telle est la proposition faite par l’Observatoire Togolais de la Bonne Gouvernance. En attendant que les dispositions ne soient prises par les autorités, le sujet continue d’animer les débats.